Aimiez-vous lire quand vous étiez petit?
Enormément, j’adore lire depuis tout petit, je pense
que pour aimer écrire, il faut d’abord aimer lire. Et puis un jour, on a le
déclique qui fait que nous aussi on a envie de raconter une histoire.
A l’école
étiez-vous plutôt au fond de la classe à rêver ou devant à participer?
J’étais plutôt au fond de la classe en train d’écrire
mes livres ! J’écrivais aussi la nuit au grand dam de mon papa qui me disait
tout le temps d’éteindre la lumière. Quand je vous dis que cela devient un
virus et qu’on ne peut plus s’arrêter, vous voyez à quoi cela peut mener !
A votre
avis, quelles sont les qualités nécessaires pour devenir écrivain?
Pour avoir une chance d'écouter J-L Marcastel, prenez des écouteurs :-)
Exercez-vous
un autre métier?
Il y a quelques années, j’étais enseignant en histoire
géographie, mais j’ai arrêté car j’ai toujours voulu écrire et à l’époque
j’avais commencé une série qui marchait bien, j’ai donc décidé de ne faire plus
que ça.
Combien de
temps mettez-vous pour écrire un livre ?
C’est variable, cela dépend de la taille du livre, par
exemple Louis Legaloup m’a pris
un peu moins de temps, 6 mois que le Dernier hiver, environ 8 mois. Et La
geste d’Alban m’a pris un an. Il y a
la taille qui rentre en ligne de compte mais pas seulement, car certain demande
aussi plus de recherches que d’autre. Par exemple, en ce moment je suis en train
d’écrire un livre qui se passe au Caire dans les années 30, donc pour ne pas
écrire de bêtises, je me documente beaucoup sur cette époque. Par contre, ces
durées ne correspondent qu’au premier jet, la première écriture sans
correction, car après il y a toutes sortes d’étapes avant que le livre ne soit
vraiment près pour partir chez l’éditeur.
Qu'utilisez-vous
pour écrire : ordinateur, machine à écrire, stylo?
Un ordinateur ou une tablette, et quand j’ai vraiment
des difficultés pour trouver mes mots ou un passage difficile à écrire, je
reviens souvent au stylo, parce que je trouve qu’avec le stylo la pensée est
moins freinée, c’est plus fluide que lorsqu’on tape sur un ordinateur, je pense
que l’écriture à la main est plus spontanée. + vidéo 19 (mais pas tout)
Pourquoi
avez-vous choisi l’époque du moyen-âge dans Louis Legaloup ?
Parce que c’est une période qui est propice aux
légendes, aux univers imaginaires, et en tant qu’historien j’aime bien cette
période. Et l’idée du livre Louis Legaloup m’est venue un jour par l’un
de mes amis auteur de bande dessinée qui me demanda à l’époque si j’avais vu
l’adaptation au cinéma du Seigneur des anneaux. Nous en sommes venus à parler
des paysages magnifiques de Nouvelle Zélande, et je me suis dit que nous aussi,
en France, nous avions des paysages magnifiques et des légendes à n’en savoir
que faire. J’ai donc mélangé toutes ces histoires, et cela a donné Louis
Legaloup.
En quoi le Limousin vous a-t-il inspiré ?
Il se trouve que la moitié de ma famille du coté de ma
maman est limousine, originaire de Brive en Corrèze, et tous les étés avec mes
cousins nous allions passer nos vacances dans une vieille maison de campagne
près de Pompadour. Tous les soirs, quand il faisait un peu frais, on se
réunissait autour d’un immense cantou (grande cheminée ouverte) pour se
raconter des histoires qui font peur et la nuit nous dormions souvent dehors
dans des tentes car la maison était trop petite pour tout le monde. Les tentes
étaient juste à côté des bois, avec tous les bruits que vous pouvez imaginer,
les craquements, le vent dans les arbres, ce qui finissait par nous faire très
peur. J’ai gardé les souvenirs de ces soirées et j’ai eu envie de retrouver
cette ambiance dans mes livres.
Est-ce que certains termes spécifiques dans Louis
Legaloup sont inventés ?
Petit rappel : Pensez aux écouteurs!
Le loup
est-il votre animal préféré ?
Non, j’aime bien les loups, mais j’ai une préférence
pour l’orque épaulard, d’abord parce que c’est un bel animal et il possède une
intelligence surprenante.
Vous
êtes-vous inspiré d’autres livres ?
Oui, mais pas consciemment, c’est pour ça que je dis
souvent aux gens de lire plein de livres complètement différents, car nous
sommes souvent influencés par nos lectures. Souvent aussi je m’installe à la
terrasse d’un café et j’écoute les conversations autour de moi ou bien je
remarque certaines personnes qui ont une « gueule » pour m’en servir
dans mes livres.
Pourquoi vos
livres sont-ils si dramatiques et sombres ?
En particulier dans le Dernier hiver, c’est
vrai. Peut-être parce que je pense que la lumière ne brille jamais aussi bien
que dans les ténèbres. C’est un livre sur l’espoir, sur l’humanité qui survit
malgré tout. Dans ce livre j’ai voulu plonger les gens dans l’obscurité pour
voir comment ils révélaient le meilleur d’eux-mêmes. Au milieu de la pire des
adversités, c’est un message d’espoir.
Quel sera le
titre de votre prochain livre ?
Ce sera le deuxième tome de La geste d’Alban
qui devrait sortir en juin 2013, le sous-titre sera « L’ombre de
Montsalvie », un autre livre sortira
aussi aux éditions Hachette en automne, le titre devrait être Un monde
pour Clara, et l’année prochaine, une trilogie sortira aux éditions J’ai lu
et qui devrait s’appeler Les enfants des (nébus ?).
Quel est
votre livre préféré?
C’est une question difficile car j’en ai plusieurs et
j’ai du mal à choisir. Alors je dirais La plaie de Nathalie C.
Henneberg, c’est un livre assez sombre et poétique que je relis régulièrement.
Est-ce que
vous alliez au CDI quand vous étiez au collège?
Oui, j’y passais beaucoup de temps. Généralement
pendant les heures d’étude j’allais au CDI soit pour lire, soit pour écrire,
comme ça je ne faisais pas de bruit. Il y avait toujours quelque chose à
découvrir.
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